Le Natha-Yoga a vu le jour en Inde environ 2000 ans av. J.C. Cette méthode est codifiée par de grands textes : Gorakshapadati, Shiva Samhita, Hatha-Yoga Pradipika… Sa transmission s’effectue traditionnellement par voie orale de Maître à disciple. En Occident, le yoga est souvent assimilé et enseigné comme une gymnastique douce alors que c’est une voie d’efforts, de feu et d’Amour.

Cette méthode pratique (le Natha-Yoga) est indissociable de sa métaphysique : le Tantrisme. Celui-ci utilise le plaisir, s’il est maîtrisé, comme une vibration pure permettant d’accéder à de hauts états de conscience. Rien à voir avec l’image “sulfureuse” du Tantrisme colportée de nos jours ! Loin de toute forme de religion et indifférent aux conventions collectives, c’est une voie de liberté et de puissance.

Cette philosophie s’appuie sur la similitude du microcosme (individu) et du macrocosme (univers). Le but final est d’unir en l’être humain l’Energie (Kundalîni) à la Conscience (Shiva) et lui permettre de connaître l’Éveil. Avant cela, il faut acquérir une santé parfaite, une énergie inépuisable et une stabilité mentale à toutes épreuves…

Cette aventure personnelle permet de quitter le stade d’homme ‘ordinaire’ pour accéder à celui de héros (Vîra). Pour nous aider dans cette recherche, le Natha-Yoga dispose d’un arsenal de techniques :

postures (âsâna)

souffles (prânâyâma)

gestes & contractions (mûdra et bandha)

concentrations (dhârana)

mantra (formules sonores)

yantra (diagrammes géométriques)

qui s’adressent principalement aux corps énergétique et mental (le corps physique n’ayant aucune autonomie et donc aucun moyen d’action propre). La prise de conscience de nos processus de fonctionnement et de leurs contenus personnels sera un élément essentiel de connaissance intérieure.

Notre corps énergétique est composé de ses jardins, de ses rivières que sont les nâdi, de ses sanctuaires que sont les chakra et de ses portails que sont les ouvertures sensorielles. Dans ce temple coulent trois fleuves et d’innombrables rivières. C’est par eux que circulent toutes les énergies et toutes les pensées. Le fleuve le plus important est appelé l’axe (Sushumna), il passe dans la colonne vertébrale, allant du périnée à la fontanelle. A gauche et à droite de ce fleuve central, serpentent deux autres fleuves (Ida et Pingala) prenant leur source dans le même point, suivant un chemin ascendant vers le point inter-sourcilier. Le coté droit est l’énergie solaire et le gauche l’énergie lunaire. Ces deux canaux croisent le grand fleuve médian à différents niveaux de leurs ascensions, autour des chakra, à l’image de deux serpents autour d’un bâton central (comme le caducée d’Hermès). La posture est donc un acte énergétique et mental. On lui associera un souffle rythmé, des mûdra et bandha (immobilisation langue, yeux, mains + contraction anus) et une visualisation précise.

Ce travail va permettre une meilleure circulation des énergies et procurera donc souplesse, régénération des organes internes, stimulation des fonctionnements vitaux (digestion, élimination), action et régulation sur les dysfonctionnements organiques et sur les maladies en général. De plus, cela entraînera un état de recul et de légèreté dans la vie quotidienne.

Bonne route…    Michèle et Nicolas

KÂLÎ

Kâlî, déesse du monde intérieur et du monde extérieur, énergie divine et amoureuse de Shiva, incorruptible, justicière, jouisseuse et ascétique, elle vit dans la monde et au-delà du monde, elle hante les bûchers, et le silence, elle redresse l’énergie, anime le désir, fait bander l’arc du plaisir et s’en va ne donnant rien de ce qu’elle a promis aux humains trop calculateurs. Elle est folle, provoque la désapprobation, irraisonnable, elle fait peur, déroute les moralistes et les ordinaires, dehors elle est l’explosion de la vie opérant sa loi selon la règle qu’elle seule connaît, dedans, ignorée de tous, elle est la poussée verticale vers la cime abrupte de la conscience.
Énergie furieuse, elle tire les fils du destin, et chacun se plaint… au lieu de la conquérir !

QUELQUES ÂSÂNA

LE YOGA-NÎDRA, C'EST QUOI ?

Le yoga-nîdra est une technique millénaire permettant une recherche intérieure en position allongée. Dans une séance de yoga-nîdra, il y a deux parties distinctes: la première correspond à la relaxation, la deuxième au scénario propre à notre quête intérieure.

La relaxation est un préalable indispensable. Elle permet de détendre le corps physique, d’apaiser la respiration et le mental. Entre la phase relaxation et la phase scénario, il y a le compte à rebours. Nous partons de la 108° respiration et sur chaque expiration nous décomptons pour aller vers zéro, vers le cœur de nous même. Ce compte à rebours doit nous permettre d’arriver dans une zone où notre mental ordinaire s’endort, permettant l’accès à d’autres niveaux de conscience.

Le scénario peut être relié à la connaissance de notre corps énergétique, à la recherche de notre animal totem, à une meilleure connaissance de nos désirs et de notre être véritable…..

Cette pratique demande un minimum de savoir faire dans les respirations. Le souffle étant le véhicule nous permettant l’enfoncement dans notre intériorité. Une séance dure environ 45 mn.

DE LA CONCENTRATION A LA MÉDITATION

 

Pourquoi se concentrer ?

Tout simplement parce que l’agitation incessante de notre mental nous épuise ….c’est “France Info” en boucle…et nous ne pouvons pas choisir nos pensées, elles nous sont imposées par des mécanismes entretenus par le souffle et les perceptions sensorielles. Apprendre à se concentrer va nous permettre de nous détendre en profondeur, d’avoir un contrôle sur nos pensées afin de les sélectionner et ainsi devenir maître de notre destinée.

 

Comment se concentrer ?

Une assise classique (lotus, demi-lotus, tailleur). La colonne érigée et verticale. L’immobilité du corps. La tenue légère mais permanente de l’anus (mula-bandha), un geste de la langue, une fixation oculaire, une tenue du ventre, un geste des mains. Nous voilà prêts à nous concentrer. Les supports de concentration les plus usuels peuvent être :

  • fixation d’une figure géométrique (yantra)
  • fixation d’une flamme
  • écoute d’un son de bol
  • le passage du souffle dans les narines
  • le son intérieur
  • une figure géométrique intérieure en lien avec un chakra

 

Tout les fonctionnements ordinaires doivent petit à petit disparaître : l’immobilité du corps devient évidente, le souffle s’amenuise, les pensées ordinaires disparaissent. Mais il ne s’agit ni de rêverie ni de torpeur; il faut une présence vigilante à l’instant présent. Par moments, fugaces mais délicieux, nous disparaissons, enfin uniquement notre ego ! Et nous goûtons alors à l’état méditatif où la distinction entre nous et le support de concentration disparaît . Une joie profonde nous envahit….

Cet état méditatif ne peut pas être le fruit de notre volonté….. mais celui de l’abandon, de la confiance, de la connaissance de notre véritable essence Etre/Conscience/Béatitude (Sat/Cit/Ananda).